Vers l’électronique imprimée flexible
@Sylvain Cloutier.
Il n’est pas surprenant que Sylvain Cloutier ait été approché, en pleine pandémie, pour mettre au point une méthode de fabrication des membranes filtrantes haute performance qu’on trouve dans les masques N95. Dans le secteur des matériaux et de la fabrication de pointe, l’équipe de ce professeur-chercheur est reconnue pour son expertise en matière de fabrication avancée.
Le professeur Cloutier a été l’un des premiers chercheurs à s’intéresser aux nanotechnologies. Fort de ses connaissances en optique-photonique acquises à l’Université Laval, il a traversé la frontière en 2002 afin d’étudier les propriétés optoélectroniques des nanomatériaux et de réaliser un doctorat à la Brown University, dans l’État du Rhode Island. À l’époque, il avait obtenu une bourse du CRSNG parce que ce genre de recherches n’existait pas encore au Canada.
Défier les lois de la physique
Sylvain Cloutier, professor at ÉTS
Ses travaux de recherche avaient alors suscité beaucoup d’intérêt, car il avait réussi avec des collègues à modifier les propriétés du silicium à l’échelle atomique afin de s’en servir pour développer un laser. On considérait jusque-là que c’était impossible à faire.
« C’est à ce moment que j’ai commencé à me passionner pour ce qui allait être mon axe de recherche au cours des 15 années suivantes, soit la modification de matériaux à l’échelle nanométrique pour les amener à avoir de nouvelles propriétés à l’échelle macroscopique », explique-t-il.
Après une décennie de recherche intensive dans ce secteur, dont cinq années passées à l’université du Delaware à titre de professeur, il se joint à l’ÉTS en 2011. S’il a travaillé jusqu’ici au développement de nouveaux matériaux nanostructurés aux performances uniques, il se concentre désormais sur l’impression numérique de ces matériaux et leur transfert vers l’industrie.
Impression de circuits souples
L’électronique imprimée suscite un vif intérêt parce qu’elle permet de réaliser des circuits souples. La technologie de l’électronique imprimée flexible consiste à assembler des produits électroniques en imprimant des cartes de circuit sur des substrats en plastique flexible et en y fixant des composants électroniques discrets. Les avantages de cette technique sont nombreux : procédés de fabrication plus simples, temps de production plus courts, coûts réduits et possibilité d’intégrer l’électronique dans les tissus.
Anneau de DEL
Dans le cadre de la Chaire de recherche du Canada sur les matériaux et les composants optoélectroniques hybrides imprimés, dont il est le titulaire (et qui a été créée dans la foulée de son arrivée à l’ÉTS), Sylvain Cloutier dirige plusieurs projets de recherche destinés à faire progresser cette technologie et à exploiter tout son potentiel. Le chercheur et son équipe mettent l’accent sur la mise à l’échelle de procédés de fabrication, c’est-à-dire à la transition des pratiques de laboratoire aux procédés qui se rapprochent de ceux de la fabrication industrielle.
Chaire industrielle ArianeGroup
Sylvain Cloutier est également titulaire de la Chaire industrielle ArianeGroup, consacrée aux matériaux émergents pour l’aéronautique et l’aérospatiale. Les défis lancés au chercheur par ce spécialiste mondialement reconnu des équipements et de la propulsion des lanceurs spatiaux sont nombreux. « C’est une recherche très appliquée, qui doit donner des résultats rapidement. C’est très stimulant », de dire le chercheur.
