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Génie mécanique Recherche et innovation Les matériaux innovants et la fabrication avancée LIPEC – Laboratoire d’ingénierie des polymères et composites

Trouver les failles dans les matériaux afin de les prévenir


Technicien en aéronautique inspectant un moteur d'avion.

Ilyass Tabiai est attiré par les failles, les grandes comme les microscopiques! Professeur à l’École de technologie supérieure (ÉTS) en génie mécanique, il enseigne la mécanique des matériaux composites, notamment ceux qui servent à la conception d’aéronefs. Et – c’est dans sa nature – il aime débusquer les brèches autour des idées reçues et les remettre en question pour les faire évoluer!

Marocain d’origine, Ilyass Tabiai caressait l’ambition de devenir ingénieur et de découvrir différentes cultures. Et il a suivi un parcours en conséquence.

De 2010 à 2014, il effectue des études de baccalauréat et de maîtrise en continuité : d’abord en génie mécanique et industriel à l’École Nationale Supérieure d’Arts et des Métiers ParisTech, à Metz, puis en génie mécanique combinée au management de la technologie en innovation à Georgia Tech, à Atlanta, où il a amorcé sa maîtrise dès 2012.

Son projet de maîtrise le mène au Japon, où il effectue un stage au sein de la multinationale Yamaha, plus précisément au Département de recherche et de développement en matériaux pour les moteurs des motos. « C’est chez Yamaha que j’ai découvert l’univers de la mécanique des matériaux, relate M. Tabiai. J’ai énormément appris de la culture d’entreprise japonaise, leur façon d’innover et leur management axé sur une méthode d’essais-erreurs infaillible, plutôt que sur des simulations. »

Trouver les « failles » microscopiques

Après ses séjours aux États-Unis ainsi qu’au pays du soleil levant, le globe-trotter décide de se spécialiser dans la mécanique des matériaux composites. Il choisit alors d’entreprendre un doctorat à Polytechnique Montréal en 2014, toujours en génie mécanique.

Son projet de recherche porte sur l’observation in-situ de l’endommagement des matériaux composites. Plus concrètement, il s’attarde au phénomène d’endommagement des matériaux composites à l’échelle microscopique de la fibre, pour les matériaux utilisés en aérospatiale.

Structure nano-texturée à étude avancée.

« Les avions de transport commerciaux sont faits à 50 % de matériaux composites, mais il demeure impossible de prédire avec fiabilité à quel moment des ruptures des matériaux composites allaient se produire, explique Ilyass Tabiai. Ceci engendre des coûts importants, car pour pallier les ruptures microscopiques, les entreprises surdimensionnent les avions, ou encore, ils changent littéralement la pièce lorsqu’une fissure est décelée. »

Ses travaux et ses aptitudes en gestion sont d’un tel intérêt que le doctorant se voit accorder, l’année suivante, une bourse « FONCER avec l’aérospatiale ». Offerte par le CRSNG, cette bourse le mène à l’Université McGill, où il participe à des ateliers pour parfaire ses compétences d’initiatives et de leadership.

C’est d’ailleurs ce qui le pousse à prendre part, avec des collègues, à un concours organisé par Polytechnique Montréal et l’Université de Montréal, où il soumet un projet d’impression 3D pour des projets d’architectes. L’expérience les incite à démarrer une petite entreprise de fabrication de matériaux en impression 3D, qu’ils nomment 3D-TRIP inc.

« Nous avons fermé l’entreprise après mon postdoctorat chez Bombardier Aéronautique, mais grâce au transfert de connaissances pour impression en 3D que nous avons assuré, plusieurs des projets que nous avons lancés se poursuivent en services de recherche que nous offrons à différentes entreprises », poursuit le professeur.

D’ailleurs, le projet postdoctoral qu’Ilyass Tabiai vient de terminer en mai 2020 consistait à élaborer un plan de développement pour intégrer, sur un horizon de 10 ans, les essais virtuels de matériaux composites au sein de la filiale de Bombardier.

Ce plan constituait un guide pour déterminer les technologies et les outils à intégrer pour réduire les coûts et améliorer la performance des composites afin que l’entreprise demeure compétitive.
Et c’est dans cet intervalle qu’il a décroché le poste de professeur à l’ÉTS!

Ilyass Tabiai, professeur à l'ÉTS
Ilyass Tabiai, professeur à l’ÉTS

Ouvrir les esprits

Installé à Montréal avec sa conjointe et leurs deux chats, Ilyass Tabiai est aussi féru de programmation. Comme passe-temps, il a décidé de cofonder une start-up qui offre des services de programmation et de codage, ainsi que des analyses et la classification de textes!

À titre de professeur, il entend surtout aider les étudiants à garder l’esprit ouvert, voire à remettre en question les paradigmes qui paraissent immuables.

Pour lui, l’apprentissage et la compréhension de la littérature sont certes une tâche fastidieuse, mais elle permet ensuite de débusquer les « petits » problèmes que les gens hésitent à admettre; or c’est là qu’il y a des choses à résoudre, conclut M. Tabiai. Il ne faut pas avoir peur d’aborder les non-dits malgré les inconforts que cela engendre : « pour faire évoluer la mécanique ou les mathématiques, il ne faut pas tenir les valeurs pour acquises! »