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Savoir communiquer : un atout indispensable en ingénierie

Achetée sur Gettyimages.ca. Droits d’auteur.

« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. » Ghada Nasr, professeure enseignante en communication à l’ÉTS, a fait sienne cette citation de Nicolas Boileau. En effet, Mme Nasr est convaincue qu’un bon ingénieur doit pouvoir s’exprimer de manière concise, claire et complète pour pouvoir se distinguer dans son domaine.

Native du Liban, Ghada Nasr jongle avec les mots depuis son enfance lorsqu’elle s’amusait à converser tantôt en arabe, tantôt en français, tantôt en anglais. Plus tard, l’espagnol s’ajoutera à son bagage bien fourni alors qu’elle travaille comme traductrice au sein de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Pour Mme Nasr, transmettre un message avec compétence exige une maîtrise de la langue, certes, mais également une capacité de s’adapter à la culture de son interlocuteur. Quelle meilleure façon de s’immerger dans une culture que de la traduire pour que d’autres puissent mieux l’apprécier.

« La communication englobe tout ce qui accompagne le message. Parfois, c’est le langage non verbal qu’on doit décoder puisque les gestes peuvent être interprétés de manière différente quand on passe d’une culture à une autre », précise Mme Nasr.

Logiciels de traduction, l’outil ne remplace pas l‘artisan

Après une maîtrise en traduction à l’Université Saint-Joseph au Liban, puis un doctorat en traduction à l’Université de Montréal, Ghada Nasr s’intéresse à l’utilisation de logiciels de traduction. Elle constate que ces nouveaux outils transforment peu à peu la pratique des professionnels de la langue, surtout avec l’intégration de l’intelligence artificielle. Toutefois, si ces aides à la traduction performent bien dans le domaine scientifique et technique, le champ littéraire demeure la chasse gardée des humains. « L’outil n’est qu’un véhicule. À la base, le message doit être bien construit », résume Mme Nasr.

Enseigner, la voie royale de la communication

Ghada Nasr, maître d’enseignement à l’ÉTS

Ghada Nasr, professeure enseignante à l’ÉTS

Traduire, oui, mais enseigner correspond encore plus à son désir de transmettre son savoir. Depuis plus d’une vingtaine d’années, Ghada Nasr crée et donne des cours de communication, de français et de traduction autant au Liban qu’au Québec. Elle a enseigné à l’Université Saint-Joseph, à l’Université de Montréal, à Polytechnique, puis à l’École de technologie supérieure.

Choisir ses mots, connaître son destinataire, adopter un ton convivial et livrer une information complète, voilà qui semble plus facile que de développer un algorithme. Pourtant, si ce l’était, tout le monde s’appellerait Steve Jobs. « C’est crucial de moduler le message selon le contexte, notamment en donnant des exemples qui touchent spécifiquement le public cible », poursuit Mme Nasr.

Elle souligne l’importance d’assurer l’équilibre entre les connaissances et la communication, et cet « équilibre s’appuie sur une bonne qualité de la langue », une compétence chère à sa mentore Anne-Marie Fortin, pour qui elle voue un grand respect. La communication ne repose pas uniquement sur la parole et sur l’information visuelle, elle se nourrit également de l’intelligence émotionnelle « Plus on devient conscient de l’être humain, plus on est empathique, et mieux on sait transmettre le message », reprend-elle.

Détecter le court-circuit

Cette sensibilité s’avère un atout appréciable pour les ingénieures et ingénieurs de l’ÉTS appelés à intervenir sur le terrain dans différents contextes et environnements. Si le courant ne passe pas entre l’émetteur et le récepteur, il faut détecter la source du problème. Où est le bruit entre les deux? L’émission du message manque-t-elle de préparation? L’objectif est-il mal ciblé ? La présentation laisse-t-elle à désirer? Retour à la table de travail. Objectif : rétablir le courant!

« Lorsque les mots restent, qu’ils nous habitent, et qu’on les cite, on est en présence d’une personne qui maîtrise l’art de la communication », résume Ghada. C’est un pouvoir qui peut parfois bouleverser l’ordre du monde.

Ghada Nasr souhaite que les futurs ingénieurs et ingénieures retiennent de son enseignement cette notion fondamentale : pour bien communiquer, il faut s’adapter à son auditoire. Parce que savoir marcher dans les souliers de l’autre, c’est l’inviter à nous suivre. Et alors, mission accomplie.