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Quand la précision des mots sert à lancer une sonde spatiale

Sonde spatiale près de Jupiter, exploration avancée.

« Complètement dévastée d’avoir percuté la pauvre chienne, Valentine la ramène chez elle. » Triste randonnée. Mais où est « chez elle »? Chez Valentine ou là où habite la chienne?

Voilà un exemple d’ambiguïté qui peut causer bien des détours! Imaginons que le document technique destiné au lancement d’une sonde spatiale n’insiste pas sur l’importance d’utiliser le système métrique plutôt qu’impérial. Il se pourrait, alors, qu’un logiciel calcule en livres, et non en newtons (une livre équivaut à 4,45 newtons). Pas étonnant que cette sonde se soit écrasée sur Mars. Fait avéré1. Et combien a coûté cette confusion? 325 millions de dollars US, le prix de cette mise en orbite en 1999.

Maxime Warnier, professeur enseignant en communication au Département des enseignements généraux, se penche sur la science du langage dans le but d’outiller les ingénieures et ingénieurs de l’ÉTS. Spécifications de logiciels, offres de service, comptes-rendus ou rapports techniques, ces textes destinés à d’autres spécialistes de l’industrie doivent être clairs, précis et compréhensibles. Adieu rhétorique, figures de style et métaphores!

Détenteur d’un baccalauréat en langues et lettres françaises et romanes de l’Université de Liège en Belgique, d’une maîtrise en linguistique de l’Université catholique de Louvain, toujours en Belgique, puis d’un doctorat en sciences du langage de l’Université Toulouse - Jean Jaurès en France, Maxime Warnier éprouve une fascination pour les mots depuis son plus jeune âge.

Il se voyait professeur de français jusqu’à ce qu’il découvre la linguistique. « Étudier la langue d’un point de vue scientifique et pouvoir analyser ce que les gens ont vraiment écrit ou dit, plutôt que ce qu’on croit qu’ils ont écrit ou dit, a provoqué un déclic chez moi », avoue le jeune chercheur.

La rencontre de deux passions

Durant ses études à la maîtrise, Maxime a la chance de rencontrer trois professeurs, Anne Catherine Simon, Cédrick Fairon et Hubert Naets, qui l’initient à l’univers de l’analyse de corpus et au traitement automatique du langage. Maxime se sent privilégié de pouvoir combiner ses deux passions : la langue et l’informatique.

Il poursuit ses recherches sur la linguistique au doctorat, sous la direction d’Anne Condamines, puis au postdoctorat, en collaborant étroitement avec des ingénieurs de l’agence spatiale française (CNES, Centre national d’études spatiales). Le défi : améliorer la rédaction des exigences techniques en limitant les principaux risques liés à l’ambiguïté, au flou et à l’incomplétude.

Langue contrôlée, mais non sclérosée

À partir d’analyses de documents authentiques, le doctorant propose un résultat qui se veut ergonomique. « Les règles de rédaction doivent être compréhensibles et faciles à respecter, sans quoi elles risquent d’être tout simplement ignorées », explique Maxime.

Maxime Warnier obtient son doctorat en 2018 et termine son stage postdoctoral l’année suivante.

Professeur en chemise bleue, expressif, devant fond flou coloré.
Maxime Warnier, professeur enseignant à l’ÉTS

Enseigner, c’est partager

Tout au long de son doctorat et par la suite, Maxime mène de front une carrière d’enseignant. Chargé de cours en France, lecteur universitaire en Roumanie, formateur à l’Université de Montréal et, depuis 2024, professeur enseignant à l’ÉTS, Maxime Warnier aime transmettre ses réflexions sur l’usage de la langue.

« Je voudrais que les ingénieurs et ingénieures entretiennent un rapport plus serein à la langue, qu’ils ne perçoivent plus la rédaction comme une contrainte, mais qu’ils éprouvent une certaine satisfaction à améliorer leur façon d’écrire », conclut Maxime.

Et puis, pour employer la prétérition, un processus rhétorique analysé en profondeur par Maxime Warnier, il va sans dire qu’utiliser les bons mots peut faire toute la différence entre lancer une idée en orbite et la voir s’écraser au sol.

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1. « Quand une sonde s’écrase à cause d’une erreur d’unités »; Québec Science, 9 juin 2021 [https://www.quebecscience.qc.ca/14-17-ans/encyclo/quand-une-sonde-secrase-a-cause-dune-erreur-dunites/]