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Penser l’humain au cœur du bâti

Penser l’humain au cœur du bâti

Avoir froid, mais être au chaud peut paraître paradoxal. « On détermine le confort thermique d’un bâtiment en fonction de critères généraux, pourtant une personne âgée ou alitée ne ressent pas le même confort qu’un enfant qui court partout », explique M. Merabtine, professeur au département de génie de la construction de l’ÉTS.

Abdelatif Merabtine se définit avant tout comme un énergéticien. Son rôle est de rendre les bâtiments plus économes, durables et efficaces en matière de consommation d’énergie, mais aussi plus confortables pour les occupants.

Après l’obtention de son diplôme d’ingénieur à l’École nationale polytechnique d’Alger, le jeune Abdelatif s’envole vers Paris où il poursuit une maîtrise en génie mécanique axée sur la propulsion aérospatiale. Un stage à Polytechnique Montréal lui fait découvrir le domaine du bâti. C’est le déclic. Il oriente ses travaux sur la convection thermique et retourne en France pour achever sa maîtrise en génie mécanique. Hésitant entre Nancy et Montréal pour entamer son doctorat, il opte finalement pour le projet des professeurs Riad Benelmir et Najib Laraqi de l’université de Lorraine à Nancy. Le jeune doctorant dispose d’un bâtiment prototype où il peut utiliser la modélisation numérique pour améliorer l’efficacité énergétique dès la phase de la conception. Il reçoit son doctorat en 2012.

Le bâti, grand consommateur d’énergie

Le bâtiment représente près de 40 % de la consommation annuelle d’énergie dans le monde et, par conséquent, contribue massivement aux émissions de gaz à effet de serre. Plusieurs solutions existent pour réduire cette part d’énergie, notamment en optimisant l’isolation des murs et des systèmes énergétiques : chauffage, ventilation et climatisation.

Toutefois, il ne s’agit pas de diminuer cette consommation à l’aveugle. « On habite les bâtiments 90 % du temps, c’est important de s’y sentir confortable. » Le ressenti subjectif s’inscrit au cœur des travaux d’Abdelatif Merabtine. À l’aide d’un mannequin thermique, Abdelatif et son équipe ont pu démontrer que l’indice de confort pour les personnes vulnérables en hiver tourne autour de 27 °C. Pourtant la température ambiante réglementaire des édifices est de 21 °C.

La frugalité confortable

Abdelatif Merabtine, professeur à l’ÉTS
Abdelatif Merabtine, professeur à l’ÉTS

Abdelatif croit qu’il faut opter pour la frugalité dans la mise en œuvre de solutions énergétiques. Valoriser les matériaux locaux et biosourcés, installer des planchers chauffants, aménager un toit végétalisé, intégrer du chanvre dans le béton ou encore réutiliser les composants provenant de la déconstruction, tout cela s’insère dans la volonté de faire mieux avec moins.

La maison idéale se montre frugale en énergie, utilise des ressources renouvelables, intègre des éléments naturels et assure la continuité avec la Terre. « Cette maison existe déjà dans les pays scandinaves, pourquoi ne pas en faire une réalité au Québec? », propose Abdelatif Merabtine.

Il aimerait inculquer cette culture de frugalité au Québec en s’inspirant de techniques artisanales centenaires. « Les anciens n’étaient pas ingénieurs, mais ils construisaient des routes, des murs et des maisons très durables. Aujourd’hui, avec notre nouvelle technologie, on n’est même pas capable de les reproduire. »

ÉTS et le transfert technologique

En 2023, Abdelatif entrevoit la possibilité de revenir à Montréal lorsqu’il obtient le poste de professeur en génie de la construction à l’ÉTS. L’enseignement fait partie de sa feuille de route depuis une dizaine d’années. « Pour moi, l’enseignement ne peut se faire sans la recherche et la recherche ne peut se faire sans l’enseignement, affirme-t-il, sinon comment assurer la transmission du savoir ».

Il souhaite transférer aux futurs ingénieurs et ingénieures des notions européennes en matière d’économie d’énergie accumulées depuis un siècle dans le domaine du bâtiment. Et bien sûr recentrer l’occupant dans les concepts d’efficacité énergétique.