Mieux gérer la quatrième dimension dans les projets de construction

Le temps : une dimension essentielle à tout projet de construction

Les différents intervenants de la construction travaillent avec des plans (2D) et plus récemment des modèles 3D, mais pour vraiment comprendre l’avancement d’un projet de construction, on se doit d’intégrer une quatrième dimension : le temps. Comment représenter cette quatrième dimension sachant que les diagrammes de Gant deviennent vite complexes et difficiles à interpréter? Au Laboratoire de recherche sur les technologies de l’information dans la construction (LaRTIC), nous développons des outils basés sur la simulation 4D, permettant de gérer de façon plus simple et collaborative la planification de la construction et faciliter la communication entre tous les intervenants. Concrètement, il s’agit d’intégrer au modèle 3D d’un ouvrage la séquence des activités de construction, de manière à simuler le processus de construction à travers le temps. Cela permet de visualiser l’ordonnancement des activités, d’optimiser le plan d’installation de site et la logistique de chantier, et d’anticiper les conflits et autres chevauchements.

Un système immersif de réalité virtuelle

Notre équipe de recherche prend appui sur la réalité virtuelle pour développer des outils visuels et immersifs pouvant être utilisés directement sur le chantier et ainsi soutenir la collaboration et la prise de décision. L’objectif est de permettre l’optimisation de la planification sans avoir à interpréter un diagramme de Gant ou d’apprendre un logiciel compliqué.

Avec ces outils, il est possible d’ajouter d’autres types d’information selon les besoins afin d’y intégrer, par exemple, la logistique de chantier, les aires d’entreposage, les accès ou encore les impacts environnementaux des travaux. En ce qui a trait à ce dernier point, la valeur ajoutée est de simuler l’incidence de plusieurs variants pour réduire le plus possible l’impact sur l’environnement d’un projet de construction. Les facteurs considérés sont multiples : le bruit, les odeurs, le passage sur des aires sensibles d’un point de vue écologique. Nous cherchons à analyser la façon dont la logistique, les étapes du projet et la manière dont elles s’imbriquent les unes dans les autres peut affecter l’environnement local d’un projet et à améliorer cette imbrication en tenant compte du contexte local.

Environnement commun de données

Dans le domaine de la construction, les nombreuses parties prenantes rendent difficile la gestion de l’information. Un autre aspect de nos recherches touche les environnements de données : comment simplifier l’accès à l’information contextualisée et adaptée aux intervenants qui en ont besoin ? Cette information se doit d’être structurée et permettre à tous de la mettre à jour en cours de projet. Nous cherchons dans cet aspect de nos recherches à développer des méthodes et outils permettant une interopérabilité entre les multiples systèmes d’information mis en place durant le cycle de vie d’un projet de construction. Nous cherchons également à connecter les environnements communs de données aux réalités, méthodes et outils de plus en plus complexes dans les projets de construction.

Impression 4D

De manière plus exploratoire, nous nous intéressons aussi à l’impression 3D dans l’industrie de la construction, notamment avec des matériaux à mémoire de forme, ou qui changent de propriété selon certaines conditions externes.

Conclusion

Si l’on veut que nos projets de construction respectent les échéanciers et les budgets alloués, on a avantage à ce que les intervenants de terrain participent davantage au processus global de la planification. Les outils mis à leur disposition se doivent d’être simples, conviviaux et efficaces.