12 mars 2024
Au cours des vingt dernières années, Patrick d’Astous a fondé, puis vendu à profit deux entreprises, tout en investissant dans une vingtaine de jeunes pousses technologiques. Ce catalyseur d’innovation connaît bien les deux côtés de la médaille de l’entrepreneuriat.
Son expertise consiste à mettre en place les conditions optimales afin qu’une entreprise en démarrage puisse transformer son projet de départ en succès commercial. Associé en fiscalité chez EY (Ernst & Young), M. d’Astous enseigne l’entrepreneuriat technologique à l’ÉTS. Il puise directement dans la réalité du marché pour partager son expérience avec les étudiants et étudiantes, tout en déconstruisant certaines idées reçues.
Titulaire d’un baccalauréat en génie informatique du Collège militaire royal du Canada, d’une maîtrise en administration des affaires de l’université Strayer à Washington, DC, ainsi que d’une maîtrise et d’un doctorat en génie logiciel de Polytechnique Montréal, Patrick d’Astous est un homme aux intérêts multiples. « Parfois le chemin t’amène dans une direction complètement opposée à celle que tu croyais prendre », constate M. d’Astous.
Homme de défis
Chose certaine, Patrick carbure aux défis. Que ce soit pour choisir son parcours d’études, le type d’entreprises dans lesquelles il investit, ou encore la méthode pour améliorer le travail d’équipe, Patrick analyse les options, puis tranche en se fiant à son instinct. « Miser sur des start-up, c’est prendre un risque. La moitié n’existera pas dans cinq ans. » Pourtant, l’investisseur est fier de dire que sur la vingtaine d’entreprises dans lesquelles il a injecté des fonds depuis 2003, 70 % sont toujours en activité.
Le gris est sa couleur préférée
Rien n’est noir et blanc, tout se situe dans l’entre-deux. Entouré de conseillers, un entrepreneur se retrouve souvent devant plusieurs options, toutes aussi sensées les unes que les autres. Pourtant, il doit prendre le risque de faire un choix. « L’indécision, ça tue, dans les affaires comme dans la vie! », soutient Patrick en évoquant ses études en sciences militaires.
Trois éléments favorisent la percée d’une entreprise en émergence : la formulation d’hypothèses de travail, un plan pour les vérifier et les ressources financières pour exécuter ce plan. « Fonder une entreprise relève d’un sport extrême », conclut M. d’Astous.
Auteur de plusieurs articles et d’un livre traitant des meilleures pratiques pour développer un logiciel, Patrick s’est penché sur la synchronisation cognitive lors de ses travaux de doctorat. Il a constaté deux failles dans le développement des logiciels. La première est liée à la délicate opération de mettre en commun des segments conçus séparément par des personnes différentes. La seconde concerne la tendance à intégrer des anomalies en arrière-plan de la programmation qui se perpétuent de version en version. « Si les méthodes ont bien changé, le problème est encore là », déplore Patrick d’Astous. Ses recherches l’ont mené à donner des conférences sur la synchronisation cognitive un peu partout dans le monde.
Patrick d’Astous, professeur enseignant à l’ÉTS
Centech et l’enseignement
Également entrepreneur en résidence chez Centech de l’ÉTS depuis trois ans, Patrick d’Astous accompagne de jeunes entreprises technologiques à fort potentiel. Lorsqu’un poste d’enseignant s’est libéré, Patrick a accepté le pari de renouer avec un métier qu’il avait délaissé depuis une vingtaine d’années. « J’ai toujours enseigné des matières ‘’grises’’, autrement dit, la réponse à une question est souvent : ça dépend ».
S’il y a une notion que le professeur d’Astous aimerait inculquer aux étudiants et étudiantes de l’ÉTS, c’est celle d’apprendre à prendre une décision et de faire confiance à leur instinct.
Et lorsque Patrick d’Astous s’accorde du temps libre, il enfourche un de ses chevaux et enchaîne un parcours d’obstacles, histoire de relever le défi de la journée.
