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Génie mécanique

Des apprentis sourciers au pays des Massaïs

Aider les Massaïs à trouver des sources d'eau potable

@auteurs.

William Léonard, Simon-Pierre Fortin et Étienne Tardif, finissants au baccalauréat en génie mécanique de l’ÉTS, se sont envolés vers la Tanzanie en septembre dernier pour leur projet de fin d’études. Le but : évaluer la possibilité d’installer un système d’acheminement et de distribution d’eau dans cinq villages de la région éloignée du Ngorongoro, où habitent des communautés massais.

Cette première phase s’inscrit dans le cadre du programme ENGARE, qui est chapeauté par Arpakwa Ole Sikorei, un partenaire local, et son organisme Safari to School.

« On prévoyait amener de l’eau d’un point A à un point B. Mais les besoins des communautés sont tout autre que ce à quoi on s’attendait », constate William. En fait, des kilomètres de distance séparent la théorie et la réalité sur le terrain. « Nous avons dû nous ajuster à leur façon de travailler, à leurs coutumes, à leur mode de vie… », renchérit Simon-Pierre. « Tout est plus complexe que sur papier », conclut Étienne.

Chercher l’eau, trouver la solution

Les Massais constituent une population d’éleveurs semi-nomades. Les changements climatiques ont bouleversé, là comme ailleurs, le cycle des saisons, et les réservoirs d’eau naturels s’assèchent. Les trois étudiants ont installé des stations météo dans chacun des cinq villages à l’étude afin de valider des données satellites de la NASA. Les ingénieurs chargés de concevoir les systèmes pourront ensuite se servir de ces informations pour modéliser les bassins versants et les précipitations tout au long de l’année afin de repérer les sources pérennes.

Source d'eau potable

Le trio a franchi plusieurs étapes depuis son arrivée et se rapproche de ses objectifs : quantifier les besoins en eau des communautés massaïs de la région du Ngorongoro, proposer des solutions et démontrer la soutenabilité des projets à l’aide d’outils de développement durable.

William, Étienne et Simon-Pierre en sont à leur deuxième tournée des villages, accompagnés par leur fidèle interprète Tate Oleku, qui fait partie de l’équipe à part entière. Sans lui, les jeunes aventuriers n’auraient jamais pu créer de liens avec les Massaïs ni pénétrer dans leur univers coloré, ponctué de rites particuliers. L’équipe a répertorié les sources d’eau potable, rencontré les gouvernances de chaque village, pris connaissance des attentes des Massais, discuté d’avenues possibles et compris à quel point les facteurs socioculturels détermineront le succès du volet technique.

La théorie versus la réalité

L’analyse sur le terrain a mené à trois constatations. Le plus court chemin n’est pas toujours le meilleur. Les communautés massaïs veulent assurer un approvisionnement en eau autant pour le bétail que pour la population. « L’objectif n’est pas nécessairement d’acheminer l’eau au centre du village, sinon il faudrait y amener le bétail », explique William. Deuxième constatation : le volet topographique joue un rôle crucial. L’équipe évaluait à quelques kilomètres la distance à parcourir entre les villages et un point d’eau. Or, on parle plutôt d’une dizaine, voire d’une vingtaine de kilomètres dans certains cas, avant d’atteindre une ressource en eau potable. Enfin, troisième constatation : Les villages sont plus imposants et englobent des sous-villages. Par conséquent, il faudrait sans doute trois ou quatre systèmes d’alimentation en eau pour bien desservir l’agglomération », affirme Étienne. Ils doivent donc élargir leur champ de réflexion.

Bidons d'eau en Tanzanie

Étudiants en safari

William, Simon-Pierre et Étienne profitent de quelques jours de congé pour partir en safari dans les hautes terres du cratère du Ngorongoro, site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ils y découvrent une faune foisonnante peuplée de lions, girafes, hippopotames, babouins, zèbres…

L’immersion dans la culture massaï présente quelques défis, notamment culinaires. Ici, rien ne se perd. « Des fois, quand on se fait servir un ragoût de poumons et d’intestins, on se sent un petit peu loin de sa mère », avoue Étienne. Ils découvrent chez les Massaïs une structure sociale complexe et une capacité d’adaptation aux changements impressionnante.

Encadrement à distance par l’ÉTS

Bénéficiant en grande partie du soutien financier de l’ÉTS, les étudiants sont encadrés par trois professeurs du département de génie mécanique. Eric Wagnac veille à l’aspect organisationnel du projet, Marlène Sanjosé les conseille sur le plan technique et Philippe Terrier les guide dans l’intégration des principes de développement durable.

Qui prendra le relais?

William, Étienne et Simon-Pierre souhaitent que le département de génie mécanique prenne en main la conception des solutions proposées dans leur étude de faisabilité. Ils ont ciblé quelques organisations issues de la coopération internationale qui pourraient poursuivre leur travail sur le terrain. « On bâtit des partenariats avec des gens ici, mais s’il n’y a pas de suite, c’est un peu un échec en soi », soutient William.

Apprendre en accéléré

Les futurs ingénieurs croyaient transmettre certaines connaissances aux Massais, mais ils ont plutôt appris que la meilleure solution technique tombera dans l’oubli si elle ne répond pas aux attentes des populations pour qui elle est destinée. L’autre aspect que William, Étienne et Simon-Pierre défendent avec ardeur : créer des systèmes d’acheminement d’eau que les communautés pourront s’approprier et entretenir elles-mêmes.

marché en Tanzanie

Les trois finissants reprennent l’avion le 19 décembre à destination de Montréal. Ils ont le sentiment d’avoir franchi une étape initiatique et espèrent poursuivre dans le domaine de la coopération internationale. Aller là où les solutions en ingénierie et en développement durable pourront adoucir la vie de gens qui sont parmi les moins pollueurs de la planète.