Démystifier l’économie circulaire
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Les limites de l’économie linéaire
On oppose souvent l’économie à l’environnement : dans le modèle économique en place depuis les débuts de l’ère industrielle, soit l’économie linéaire, c’est malheureusement vrai. En effet, dans ce type d’économie, on extrait des ressources pour fabriquer des produits qui sont consommés puis finissent sous forme de déchets en fin de vie utile.
On estime à plus de 90 % les ressources extraites qui finissent par se retrouver dans nos sites d’enfouissement ou sous forme de pollution, ou encore qui dorment de manière improductive dans le marché (p. ex. des produits entreposés qui ne servent pas). Pour répondre à une demande toujours grandissante de produits et de services, on doit extraire des quantités phénoménales de ressources. En 2020, on aurait franchi le cap des 100 milliards de tonnes de matières extraites annuellement, dont à peine 9 % seraient recirculées dans le marché.
Les différentes stratégies de l’économie circulaire
Plusieurs stratégies peuvent être mises en place pour circulariser davantage notre modèle économique. Ces stratégies visent essentiellement à réduire la quantité de ressources extraites pour satisfaire nos besoins et à optimiser l’utilisation des biens et services que nous consommons.
Certaines stratégies visent à intensifier l’usage de certains biens, par exemple, par l’économie de partage ou la location court terme. D’autres cherchent à allonger la durée de vie en assurant la réparabilité ou le reconditionnement des biens. Parmi celles-ci, notons l’économie de fonctionnalité, qui consiste à vendre l’usage d’un produit plutôt que le produit lui-même, le manufacturier demeurant propriétaire du bien, ce qui lui permet de récupérer les composants réutilisables ou reconditionnables lorsque le produit lui revient. Enfin certaines stratégies visent à valoriser les sous-produits, comme l’écologie industrielle. À l’instar de la nature, où tout est utilisé, la notion de déchet n’existant pas, l’écologie industrielle consiste à jumeler des entreprises dont les résidus peuvent constituer une matière première pour d’autres.
L’ingénieur au centre de l’économie circulaire
L’ingénieur, de par son rôle, a la possibilité d’intervenir dans chacune des stratégies de circularité. Il peut créer des plates-formes, pour connecter les gens ayant des biens à offrir à ceux qui en ont besoin. Il peut aussi mettre en œuvre des technologies visant à augmenter la productivité des ressources. Pensons au recyclage d’avions, impossible à l’heure actuelle, en raison de la limite technologique posée par la séparation des alliages en métaux purs. Ou encore au principe de logistique inversée, qui consiste à inverser les chaînes d’approvisionnement de façon à ce que les composants réutilisables puissent être rapatriés du consommateur au manufacturier.
Dans l’écosystème de l’ÉTS, le CERIEC entend repousser certaines frontières technologiques de l’économie circulaire afin de nous rapprocher davantage du développement durable.